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Infection urinaire  

I)      Quand réaliser une ECBU ?

 

 
ECBU facultative
ECBU indispensable
Sujet Femme (adulte)
Moins de 65 ans
En dehors de la grossesse
Sans anomalie urologique connue
En l’absence de récidives (> 4 cystites/an ou dernière cystite <3mois)
Homme – Enfant – femme enceinte
Sujet âgé de plus de 65 ans
Présence d’anomalie urologique
Cystite aiguë récidivante (> 4 cystites/an ou dernière cystite <3mois)
Sujet diabétique mal équilibré
Sujet immunodéprimé
Après échec d’un traitement minute
Clinique Cystite aiguë non compliquée : brûlure mictionnelle, pollakiurie, urines troubles ou hématuriques mais absence de fièvre, de frissons, de douleurs lombaires Cystite aiguë compliquée ou pyélonéphrite : hyperthermie, frissons, douleurs lombaires
Bandelette urinaire Leucocytes +
Nitrites +
Absence de leucocyte +/- nitrites
Traitement Cure de diurèse + antibiothérapie à dose unique (traitement minute) : Fosfomycine – Trométamol (Monuril®), Ofloxacine, Péfloxacine, Ciprofloxacine voir Cotrimoxazole en dose unique ou en traitement de 3j A adapter en fonction du germe identifié et de l’antibiogramme
Suivi Une consultation est indispensable en cas d’échec clinique (persistance des signes cliniques après le 2-3ème jour) ou de rechute précoce Une consultation est indispensable en cas d’échec clinique (persistance des signes cliniques après le 2-3ème jour) ou de rechute précoce

II)           Prélèvement

- Lavage de mains + lavage soigneux au savon ou antiseptique doux de la vulve chez la femme et du méat urétral chez l’homme + rinçage
- Eliminer le 1er jet d’urine (~20mL)
- Recueillir le 2ème jet (~20mL) dans un flacon stérile
- Identification et transport immédiat au laboratoire (éventuellement conservation quelques heures à 4°C ou utilisation d’un tube boraté contenant un conservateur).

L’urine du 1er jet peut être recueillie (éventuellement après massage prostatique) en cas de suspicion d’infection urétrale ou prostatique.

III)       Examen direct

 
Urines normales
Infection urinaire
Urines contaminées
Leucocytes
< 10 000/mL
Généralement > 50 000/mL
Variable
Hématies
< 5 000/mL
Généralement > 10 000/mL
Variable
Autres éléments
Cellules urothéliales
Cellules épithéliales pavimenteuses
Cylindres granuleux
Cellules épithéliales d’origine vaginale
Micro-organismes
Absence de bactériurie (ou généralement < 103 UFC/mL)
Généralement > 105 UFC/mL
Généralement un seul type de germes
Généralement <104 UFC/mL
Généralement plusieurs types de germes

Cas particulier

- Présence d’une bactériurie mais absence de leucocytes :
    - infection urinaire débutante
    - sujet immunodéprimé (chimiothérapie …)

Présence de leucocytes (> 104/mL) mais absence de bactérie :
   - sujet ayant pris un traitement antibiotique
   - présence de germes exigeants : Mycobacterium tuberculosis
   - présence de leucocytes génitaux

Remarque

Au cours des règles, le trigone vésical (tout comme la muqueuse utérine) desquame.
La présence de cellules épithéliales supposées d’origine vaginale chez une femme en période menstruelle ne doit pas être interprétée systématiquement comme un signe de contamination.

IV)    Ensemencement  

Une technique d’ensemencement permet une quantification :

ensemensement d'une urine

Une estimation de la numération bactérienne sera établie après 24H à 37°C :

numération bactérienne sur ensemencement urinaire

Attention, l’estimation visuelle de la numération bactérienne peut être une source d’erreur : principalement
    - surestimation des grosses colonies
    - sous-estimation des petites colonies

Il peut être alors nécessaire dans certains cas de compter les colonies : dans cette technique, la gélose est ensemencée à partir d’une oëse de 10µL donc 1 colonie = 102 UFC/mL.
D’autres techniques de numération peuvent être utilisées : technique des dilutions, technique de la lame immergée …

L’aspect de la pousse bactérienne peut mettre en évidence un effet antibactérien des urines (évoquant la présence d’un antibiotique dans les urines) : effet dit « carry over ».

effet antibactérien des urineseffet antibactérien des urines


V)          Epidémiologie

  Infection urinaire communautaire (%) Infection urinaire nosocomiale (%)
E. coli
80 (40% résistant à l'amoxicilline)
50 (> 50% résistant à l'amoxicilline)
Proteus spp., KES …
10
25
Staphylococcus spp.
2-3
4
Streptococcus spp.
1
7
Pseudomonas aeruginosa
-
10-20
Candida spp.
-
2

Source : http://www.infectiologie.com/site/medias/enseignement/popi2003.pdf

VI)       Interprétation de l’ECBU  

Interprétation d'un ECBU

Les bactéries retrouvées dans les urines sont classées en fonction de leur capacité à provoquer une infection urinaire :

Groupe I (uropathogènes reconnus) :

Escherichia coli, Staphylococcus saprophyticus (surtout chez la femme jeune), Salmonella spp. (rare) et Mycobactérie (rare)

Groupe II (bactéries moins fréquemment responsables d’infection urinaire) :

souvent infection nosocomiale avec présence de facteurs favorisants : autres entérobactéries (Klebsiella spp., Proteus spp., Enterobacter spp., Morganella spp.), Enterococcus spp, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus, Corynebacterium urealyticum, Haemophilus spp. (rare), Streptococcus spp. (rare)

Groupe III (bactéries qu’il faut considérer comme pathogènes si elles sont isolées à plusieurs reprises avec des bactériuries ≥ 105 UFC/mL) :

Streptococcus agalactiae, Candida spp. (surtout C. albicans et C. glabrata), Staphylocoques coagulase négative (sauf S. saprophyticus), Acinetobacter baumannii, Stenotrophomonas maltophilia, Burkholderia cepacia, Olligella urethralis, Aerococcus urinae

Groupe IV (bactéries de la flore uréthrale ou génitale de proximité) :

Streptocoques alpha hémolytiques, Gardnerella vaginalis, Lactobacillus spp., bacilles corynéformes (sauf Corynebacterium urealyticum)

 

Leucocyturie
Bactériurie
Type de colonies
Interprétation
Conduite à tenir
Non Non 0 ECBU stérile Aucune
Oui Non 0 Traitement antibiotique  Bactérie exigeante (BK) Leucocytes génitaux A refaire en adaptant les techniques
Non Oui 1 sorte Infection débutante Infection aplasique Contamination Identification + antibiogramme ou à contrôler
Oui Oui 1 sorte Infection typique Identification et antibiogramme
Non Non > 1 sorte Souillure Aucune
Oui Non ≥ 2 sortes Infection sur sonde ? A contrôler
Non Oui ≥ 2 sortes Souillure Aucune
Oui Oui ≥ 2 sortes Infection polymicrobienne ? A refaire

VII)   Bandelette urinaire (BU)

Assurer une rétention urinaire de 4 à 8H (sinon risque de faux négatif pour les nitrites si bactériurie trop faible).
L’antibiothérapie doit être suspendue 3j avant le test

A)    Hématurie 

Positif à partir de 3 hématies/mL
Faux positif : hémoglobinurie, myoglobinurie, eau de javel

B)    Leucocyturie

Positif à partir de 10-25 leucocytes/mL
Faux négatif : très forte concentration de glucose, certains antibiotiques : Céfalotine, Céfalexine, Tétracycline … Faux positif : certains antibiotiques : Carbapénèmes, Acide clavulanique …

C)    Bactériurie

Réaction spécifique des nitrites : met indirectement en évidence la présence de germe possédant une nitrate réductase.
On peut observer des faux négatifs en cas d’absence de nitrate dans les urines.
La bandelette urinaire présente un bon pouvoir prédictif négatif.

VIII) Bibliographie

Milieux de culture : http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/biotech/microbio/milieux.html

Bandelette urinaire : http://www.nephrohus.org/s/spip.php?article187