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Staphylococcus aureus

I)       Résistance aux béta-lactamines

A)    Pénicillinase (pénicilline G)

Environ 95% des staphylocoques dorés possèdent une pénicilinase : enzymes hydrolysant toutes les pénicillines sauf l’oxacilline et la cloxacilline (et inhibée par les inhibiteurs de b-lactamases : acide clavulanique, sulbactam, tazobactam)
Elle est détectée par l’utilisation de pénicilline G. Etant donné la fréquence de cette résistance, lorsqu’une souche est détectée sensible à la pénicilline G, il faut confirmer le résultat par un test chromogénique de détection de la pénicillinase : seule les souches pour lesquelles le test chromogénique est négatif seront rendues sensibles.

B)    Méticillino-résistance (oxacilline ou céfoxitine ou moxalactam)

La mutation des PLP (PLP additionelle : PLP2a) confère aux staphylocoques une résistance à toutes les b-lactamines. Cette résistance peut être hétérogène et est alors mal détectée par les techniques phénotypiques d’antibiogramme.

On utilise :
     - soit de l’oxacilline avec un inoculum fort (107UFC/ml) sur un milieu Mueller-Hinton avec incubation à 30°C ou sur un milieu Mueller-Hinton hypersalé avec incubation à 37°C. La lecture se fera à 24-48H
     - soit de la céfoxitine ou du moxalactam avec un inoculum à 106UFC/ml, une incubation de 18-24H à 35°C En cas de doute sur la sensibilité du staphylocoque doré, il faut réaliser un détection génotypique de la résistance (recherche du gène mecA) ou une détection phénotypique de l’expression de la PLP2a après induction par une b-lactamine.

C)    Autres résistances (plus rares)

BORSA (Borderline Staphylococcus aureus) : hypersécrétion de pénicillinase provoquant une hydrolyse des pénicillines M. On observe une résistance de bas niveau à l’oxacilline. Ces enzymes sont plus ou moins inhibés par les inhibiteurs de b-lactamases. Ces souches restent sensibles aux céphalosporines, carbapénèmes … MODSA (Modified Staphylococcus aureus) : modification des PLP autre que la PLP2a. Ces souches présentent une résistance isolée et de bas niveau à l’oxacilline.

II)         Résistance aux aminosides (gentamicine)

Résistance principalement par acquisition d’enzymes inactivant l’aminoside. La gentamicine est l’aminoside le plus souvent actif sur le staphylocoque doré. En cas de résistance à la gentamicine, la bactérie sera résistante à tous les aminosides (phénotype KTG). L’utilisation de kanamycine et de tobramycine dans l’antibiogramme sert à détecter les phénotypes K et KT.      - phénotype K : présence d’une APH(3’)-III      - phénotype KT : présence d’une ANT-(4’)      - phénotype KTG : présence d’une APH(2’’) – AAC(6’) Environ 80% des SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méticilline) sont de phénotype KT.

III)     Résistance aux MLS (érythromycine, lincomycine, pristinamycine)

Dans environ 90% des cas, la résistance aux MLS des staphylocoques dorés est de type MLSB (plutôt constitutive chez les SARM et plutôt inductible chez les SAMS). Le phénotype MLSB constitutif touche aussi les kétolides. La résistance à la pristinamycine est rare, elle s’acquiert par association de mécanisme de résistance (ex : MLSB + SA) En cas de résistance au composé B des synergistines, leur activité ne repose plus que sur le composé A, on ne peut donc pas affirmer le caractère bactéricide de la synergistine.

IV)     Résistance aux fluoroquinolones (1 fluoroquinolone)

Le principal mécanisme de résistance du staphylocoque doré aux fluoroquinolone est une mutation de la cible (ADN gyrase ou topoisomérase IV). Il confère une résistance croisée à toutes les fluoroquinolones. D’autres mécanismes d’efflux ou de défaut de pénétration sont plus rares.

V)        Résistance au cotrimoxazole

Résistance par modification ou hyperproduction de la cible.

VI)     Résistance à l’acide fusidique, la rifampicine, la fosfomycine

Ces 3 résistances surviennent à haute fréquence, il est donc déconseillé d’utiliser ces molécules en monothérapie (apparition rapide de mutants résistants).

VII) Résistance aux glycopeptides

VISA (Vancomycin Intermediate Staphylococcus aureus), GISA (Glycopeptide Intermediate Staphylococcus aureus) : résistance rare, généralement de bas niveau et chez des sujets ayant eu des traitements au long court par glycopeptides.
Des souches avec des CMI très élevées pour les glycopeptides ont été décrite : VRSA, GRSA